La Religieuse Songtext
Tous les cœurs se rallient à sa blanche cornette,
Si le chrétien succombe à son charme insidieux,
Le païen le plus sûr, l’athée' le plus honnête
Se laisseraient aller parfois à croire en Dieu.
Et les enfants de chœur font tinter leur sonnette
Il paraît que, dessous sa cornette fatale
Qu'elle arbore à la messe avec tant de rigueur,
Cette petite sœur cache, c'est un scandale!
Une queue de cheval et des accroche-cœurs.
Si le chrétien succombe à son charme insidieux,
Le païen le plus sûr, l’athée' le plus honnête
Se laisseraient aller parfois à croire en Dieu.
Et les enfants de chœur font tinter leur sonnette
Il paraît que, dessous sa cornette fatale
Qu'elle arbore à la messe avec tant de rigueur,
Cette petite sœur cache, c'est un scandale!
Une queue de cheval et des accroche-cœurs.
Et les enfants de chœur s'agitent dans les stalles
Il paraît que, dessous son gros habit de bure,
Elle porte coquettement des bas de soi',
Festons, frivolités, fanfreluches, guipures,
Enfin tout ce qu'il faut pour que le diable y soit.
Et les enfants de chœur ont des pensées impures
Il paraît que le soir, en voici bien d'une autre!
A l'heure où ses consœurs sont sagement couchés
Ou débitent pieusement des patenôtres,
Elle se déshabille devant sa psyché.
Et les enfants de chœur ont la fièvre, les pauvres
Il paraît qu'à loisir elle se mire nue,
De face, de profil, et même, hélas! de dos,
Après avoir, sans gêne, accroché sa tenue
Aux branches de la croix comme au portemanteau.
Chez les enfants de chœur le malin s'insinue
Il paraît que, levant au ciel un œil complice,
Elle dit "Bravo, Seigneur, c'est du joli travail!"
Puis qu'elle ajoute avec encore plus de malice
"La cambrure des reins, ça, c'est une trouvaille!"
Et les enfants de chœur souffrent un vrai supplice
Il paraît qu'à minuit, bonne mère, c'est pire
On entend se mêler, dans d'étranges accords,
La voix énamouré' des anges qui soupirent
Et celle de la sœur criant " Encore! Encore!"
Et les enfants de chœur, les malheureux, transpirent
Et monsieur le curé, que ces bruits turlupinent,
Se dit avec raison que le brave Jésus
Avec sa tête, hélas! déjà chargé' d'épines,
N'a certes pas besoin d'autre chose dessus.
Et les enfants de chœur, branlant du chef, opinent
Tout ça, c'est des faux bruits, des ragots, des sornettes,
De basses calomnies par Satan répandues.
Pas plus d'accroche-cœurs sous la blanche cornette
Que de queue de cheval, mais un crâne tondu.
Et les enfants de chœur en font, une binette
Pas de troubles penchants dans ce cœur rigoriste,
Sous cet austère habit pas de rubans suspects.
On ne verra jamais la corne au front du Christ,
Le veinard sur sa croix peut s'endormir en paix,
Et les enfants de chœur se masturber, tout tristes
Il paraît que, dessous son gros habit de bure,
Elle porte coquettement des bas de soi',
Festons, frivolités, fanfreluches, guipures,
Enfin tout ce qu'il faut pour que le diable y soit.
Et les enfants de chœur ont des pensées impures
Il paraît que le soir, en voici bien d'une autre!
A l'heure où ses consœurs sont sagement couchés
Ou débitent pieusement des patenôtres,
Elle se déshabille devant sa psyché.
Et les enfants de chœur ont la fièvre, les pauvres
Il paraît qu'à loisir elle se mire nue,
De face, de profil, et même, hélas! de dos,
Après avoir, sans gêne, accroché sa tenue
Aux branches de la croix comme au portemanteau.
Chez les enfants de chœur le malin s'insinue
Il paraît que, levant au ciel un œil complice,
Elle dit "Bravo, Seigneur, c'est du joli travail!"
Puis qu'elle ajoute avec encore plus de malice
"La cambrure des reins, ça, c'est une trouvaille!"
Et les enfants de chœur souffrent un vrai supplice
Il paraît qu'à minuit, bonne mère, c'est pire
On entend se mêler, dans d'étranges accords,
La voix énamouré' des anges qui soupirent
Et celle de la sœur criant " Encore! Encore!"
Et les enfants de chœur, les malheureux, transpirent
Et monsieur le curé, que ces bruits turlupinent,
Se dit avec raison que le brave Jésus
Avec sa tête, hélas! déjà chargé' d'épines,
N'a certes pas besoin d'autre chose dessus.
Et les enfants de chœur, branlant du chef, opinent
Tout ça, c'est des faux bruits, des ragots, des sornettes,
De basses calomnies par Satan répandues.
Pas plus d'accroche-cœurs sous la blanche cornette
Que de queue de cheval, mais un crâne tondu.
Et les enfants de chœur en font, une binette
Pas de troubles penchants dans ce cœur rigoriste,
Sous cet austère habit pas de rubans suspects.
On ne verra jamais la corne au front du Christ,
Le veinard sur sa croix peut s'endormir en paix,
Et les enfants de chœur se masturber, tout tristes
GEORGES CHARLES BRASSENS
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